Comment valoriser ses expériences non-professionnelles ?
Pour ce nouvel article, nous avions envie de rendre les choses plus concrètes. Pour cela, nous allons vous raconter l’histoire de deux héros méconnus : Marc et Daisy.
Marc et Daisy au pays du recrutement
Il était une fois, une candidate nommée Daisy et un candidat nommé Marc. Tous deux avaient très envie de devenir Chef de projet dans l’univers de l’agroalimentaire. Nos deux héros n’ont malheureusement pas beaucoup confiance en eux. Daisy revient d’un tour du monde pendant lequel elle n’a pas occupé de poste dans ce domaine. Marc est actuellement en reconversion professionnelle, car il ne veut plus travailler en tant que développeur web.
Le regard du recruteur
Qu’est-ce qui les terrifie ? Non pas un méchant dragon qui crache du feu, mais plutôt le regard du recruteur sur leur CV. Et si celui-ci ne plaisait pas ? Que leur CV passait toujours après des profils plus qualifiés ? Que feraient-ils s'il ne parvenaient jamais à atteindre leur but ?
Pourtant, si on regarde bien le parcours de nos deux protagonistes, on se rend aisément compte que leurs profils sont très intéressants pour ce poste.
Prenons le cas de Daisy : lors de son tour du monde, elle a fait beaucoup de bénévolat et s’occupait d’être le relais entre les équipes locales et les équipes étrangères. Elle devait faire en sorte que tout se passe au mieux afin que les projets soient menés à bien. Cela ressemble à s’y méprendre au travail d’un chef de projet, non ?
Si on regarde de plus près le parcours de Marc, on découvre qu’il est passionné par tout ce qui touche de près ou de loin à l’agriculture, la cuisine ou le bien-manger. Bien qu’il n’ait jamais occupé de poste dans ce domaine, il est incollable sur les tendances culinaires actuelles et sur les problématiques agricoles à l’échelle européenne.
La morale de cette histoire ?
Des Marc et des Daisy, on en connaît tous. Nous avons tous dans notre entourage des personnes qui sont expertes dans un domaine, ou bien qui ont participé à une aventure associative, et ces sujets sont rarement évoqués en entretien. Pourquoi ? La plupart du temps, les personnes ne pensent pas à valoriser leurs expériences dites « non professionnelles » en entretien. Pourtant, ce sont souvent des expériences tout aussi significatives que celles effectuées dans le cadre d’un stage, d’une alternance ou d’un contrat de travail.
Alors comment les mettre en valeur ?
Le piège de l'anecdotique
Le piège avec les expériences non professionnelles, c’est de rester dans la pure anecdote. On ne demande pas aux candidats de nous montrer leur capacité à savoir jouer du trombone le lundi, être champion de bridge le mardi, faire du krav maga le mercredi, etc. Le plus important est de comprendre ce que ces expériences vous ont apporté ou ce qu’elles peuvent vous apporter dans votre parcours professionnel.
Vous avez voyagé en Australie tout seul avec rien d’autre en poche qu’un billet d’avion ? Cela vous a appris à vous adapter, à vous ouvrir aux autres et par la même occasion, vous avez (sûrement) amélioré votre niveau d’anglais.
L'année passée vous avez traversé la moitié de la planète pour découvrir votre famille et par la même occasion découvrir une nouvelle culture ? Cela fait de vous quelqu’un de curieux, de généreux et vous avez de belles histoires à raconter.
Vos expériences sont ce que vous en faîtes
Si vous les laissez à l’état d’anecdote, alors elles ne seront que ça. Mais si vous montrez les compétences que vous avez utilisé pour les réaliser ou ce qu’elles vous ont appris sur vous, alors vous les transformez en quelque chose d’aussi important qu’un stage ou un CDI.
Les expériences associatives sont souvent les grandes oubliés des parcours professionnels. Être coach de pingpong ou avoir participé au trophée Roses des sables par exemple, sont deux expériences fortes en enseignements ! Elles vous permettent de montrer que vous savez faire preuve de pédagogie ou que vous êtes capable d’organiser une collecte de fonds, trouver des fournisseurs et communiquer autour d’un projet.
Raison numéro 1 : Rome ne s’est pas faite en un jour.
Personne n’est né naturellement doué en marketing, management, ingénierie ou comptabilité. Personne n’est devenu boulanger en une journée. Il faut laisser le temps au temps et en investissant dans la formation des jeunes. Ainsi, vous vous assurez d’avoir les talents dont nos entreprises ont besoin dans deux ans, cinq ans, dix ans.
Pas besoin de s’être fait passer pour un chanteur de karaoké professionnel lors d’un séminaire à l’étranger pour avoir une histoire à raconter. Vos passions et hobbys sont souvent très intéressants à mentionner dans vos entretiens. Ils en disent beaucoup sur qui vous êtes et ce qui vous animent. Que ce soit votre passion pour la broderie ou bien votre blog culinaire, tout est bon à valoriser.
Le mode d’emploi
Et pour ceux qui hésitent encore ou qui ne savent pas comment faire, voici la marche à suivre
Premièrement, contextualiser toujours ces expériences : où, quand et comment. Le pourquoi est également très important. Si l’on en sait plus sur vos motivations, on comprendra mieux ce qui en a découlé.
Ne soyez pas avare en détails, mais structurez au maximum votre discours. Plus vous en parlerez comme de quelque chose de construit et de sérieux, plus vite cela sera pris au sérieux. Certaines personnes ont parfois l’opportunité de manager dans des associations et souvent, cela s’avère encore plus difficile que dans une entreprise. En effet, la partie volontariat vous oblige à composer avec le manque de disponibilités des personnes. Il vous faut donc être ferme dès le départ et savoir vous imposer.
Faites-en sorte de mettre en lien cette expérience avec le poste évoqué. Il ne sert à rien de tout raconter, à l’instar de vos expérience professionnelles, il faut bien entendu que les détails évoqués aient un lien avec l’offre d’emploi. Ainsi, pour un job où il vous faut être rigoureux et capable de s’attacher aux détails, il est plus pertinent de parler de votre titre de champion national de Kapla plutôt que de votre passion pour la boxe.
Montrez que vous aimez ce que vous faites. Si l’on reprend le cas de Marc, passionné par la cuisine, le recruteur y croira beaucoup plus si vous en parlez avec le sourire que si vous avez l’air de vous ennuyer ferme. Vos passions et hobbys sont des choses que vous avez le plus souvent choisi de faire. De plus, c’est le moment pour le recruteur de découvrir une autre facette de votre personnalité et donc mieux comprendre votre candidature.
Tout le monde n’aura pas la chance de travailler dès le départ dans son secteur de prédilection
Mais rien ne vous empêche de continuer à vous renseigner, de faire en sorte que la prochaine opportunité soit la bonne. Vous lisez des dizaines de livres par mois et vous avez toujours rêvé de travailler dans le milieu de l’édition ? Continuez à alimenter votre blog et cela apportera de la crédibilité à votre discours. Le footbal c'est votre passion, mais à cause d’un problème aux ligaments croisés vous ne serez jamais Mbappé, Lloris ou encore Kanté ? Pourquoi ne pas rejoindre la fédération française en tant que responsable marketing ou même comptable ?
En résumé, tout le monde à quelque chose à faire valoir en plus de ses expériences professionnelles. Il n’appartient qu’à vous de transformer ces diamants bruts en joyaux recherchés. De plus en plus de recruteurs attendent des candidats qu’ils puissent montrer leur personnalité et mettre en avant leur singularité grâce à ces expériences non-professionnelles qui se révèlent tout autant voire parfois plus intéressantes que les expériences professionnelles !