Le recrutement prédictif : outil ou gadget ?

Imaginez une boule de cristal capable de prédire non seulement qui réussira le mieux dans un poste, mais aussi qui s’épanouira pleinement au sein de votre entreprise. Le recrutement prédictif y ressemble… sauf qu’il repose sur des algorithmes et non sur des incantations mystiques. Plus sérieusement, cette approche consiste à utiliser la data, le machine learning et des tests évaluatifs pour identifier les profils les plus compatibles avec un poste et une culture d’entreprise. Simple comme bonjour… enfin presque !

Pour quoi faire ?

L’objectif est clair : trouver le candidat parfait, celui qui coche toutes les cases sur le plan professionnel et personnel. Le recrutement prédictif cherche à optimiser deux éléments clés :

  1. La performance au travail : en évaluant les compétences techniques et comportementales, les entreprises peuvent prédire qui réussira le mieux dans le poste.
  2. L’épanouissement dans l’entreprise : en s’assurant que le candidat adhère aux valeurs et à la culture d’entreprise, cette approche favorise une intégration durable.

Les bénéfices ? Une augmentation de l’engagement, une diminution du turnover et une ambiance de travail harmonieuse.

A priori, un vrai win-win pour tout le monde.

Qu’est-ce que cela implique ?

Pour fonctionner, le recrutement prédictif a besoin de matériaux précieux : les données. Beaucoup de données et des algorithmes puissants qui analysent des montagnes d’informations (CV, résultats de tests de personnalité, évaluations comportementales) afin de dresser un profil idéal pour un poste donné.

Les résultats ? Une réduction notable du temps de recrutement (time to hire), des coûts associés, et une meilleure rétention des talents. Le tout, grâce à une approche rigoureuse et désormais à portée de main avec des outils comme les ATS (Applicant Tracking Systems) ou encore directement intégrés aux SIRH.

Mais attention, pour que la machine tourne efficacement, il faut…

  • Une définition précise des besoins de l’entreprise.
  • Une collecte de données riche et qualitative.
  • Un suivi rigoureux des performances des recrutements prédictifs.

Les outils à disposition

Des solutions gratuites aux logiciels payants ultra-performants, le recrutement prédictif s’intègre de manière fluide dans le paysage technologique des entreprises. De l’ATS classique au chatbot dédié, les possibilités sont nombreuses. Cependant, chaque outil nécessite une période d’ajustement et une bonne formation des équipes pour éviter les mauvaises surprises.

Quels sont les risques et limites du recrutement prédictif ?

Aussi prometteur soit-il, le recrutement prédictif n’est pas une solution magique. Voici quelques points de vigilance :

  1. Biais algorithmiques : si ce système peut théoriquement apporter plus de neutralité, les modèles prédictifs ne sont pas aussi bons que les données qu’on leur fournit. Si ces dernières sont biaisées ou incomplètes, les résultats le seront aussi.
  2. Déshumanisation : réduire un candidat à un ensemble de chiffres peut occulter des aspects clés comme sa capacité à innover, sa motivation, ou son potentiel à long terme.
  3. Dépendance à la qualité des données : sans un système rigoureux de collecte et de conservation des données, le recrutement prédictif perd en pertinence.

Et bien sûr, n’oublions pas les enjeux liés à la conformité avec le RGPD : transparence et protection des données doivent rester au cœur des pratiques.

Et l’humain dans tout ça ?

Le recrutement prédictif ne remplace pas l’humain, il le complète. Les évaluations prédictives peuvent optimiser les étapes de pré-sélection, mais les entretiens (physique ou visio) restent essentiels pour apprécier la personnalité, les aspirations et le potentiel unique d’un candidat.

En réalité, l’avenir du recrutement repose sur une collaboration intelligente entre technologie et jugement humain. Utilisé à bon escient, le recrutement prédictif peut devenir un outil puissant pour construire des équipes soudées et diversifiées.

Alors, outil ou gadget ? Probablement un peu des deux, mais plus gadget qu’on ne le pense. Certes, ces modèles ont leurs mérites et peuvent évaluer certains éléments avec une précision remarquable, mais il serait naïf de leur accorder un pouvoir absolu. La complexité des interactions humaines et des dynamiques de travail dépasse de loin ce qu’ils peuvent anticiper.


Et c’est tant mieux : l’inattendu, l’imprévisible, la spontanéité, c’est ce qui fait la richesse et la singularité de notre humanité.

Trop se reposer sur les algorithmes, c’est oublier qu’ils restent des outils, pas des oracles.

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