Apprendre à manager ?

Dans l’imaginaire collectif, devenir manager, c’est un peu une étape obligée du parcours professionnel. Comme si ne pas le faire était l’équivalent normal de ne pas avoir de Rolex à 40 ans. Quelle ne fut pas ma surprise lors de mes premiers entretiens en tant que recruteuse lorsque j’entendais à longueur de journée : « j’aimerais manager un jour ».

Vous l’aurez compris, « manager is the new black ». En revanche, les implications sont plus importantes que porter du vert tout l’hiver. Car la fonction implique de gérer d’autres personnes, de les accompagner, de les former, de les onboarder. Alors oui, manager c’est bien, mais encore faut-il le faire correctement.

Lorsqu’on commence dans le recrutement et/ou les ressources humaines, on se rend rapidement compte que le management est en grande partie responsable de l’évolution du taux de turnover.

Apprendre à manager, une formation utile ?

De la même façon que vous avez appris à vendre, coder, communiquer, etc., le management est une discipline. Une discipline qui s’apprend et qui se perfectionne. On ne fait plus aujourd’hui comme on le faisait dans les années 90 ou 70.

Ceux d’entre vous qui ont fait une école de commerce ont parfois des intitulés de diplôme où se trouvent le mot « management », ou bien ont obtenu des titres de « manager ». Cela pose donc la question de savoir s’ils ont réellement appris à le faire ou si c’est simplement une dénomination attractive sur un diplôme.

Mais apprendre est bien, encore faut-il pouvoir mettre en œuvre ce qu’on a appris. A moins d’être le dirigeant de son entreprise, on dépend parfois d’autres décisions en termes de management.

Au cours de nos entretiens, il n’a pas été rare d’entendre parfois de la part de nos candidats qu’ils souhaitaient reproduire le style de management de certains de leurs précédents managers, qui ont réussi à les former, les accompagner pour réaliser leur potentiel.

Quelle est sa véritable fonction ?

Si on se demande toujours si manager peut s’apprendre, c’est souvent parce qu’il n’y a pas de réel consensus sur son véritable rôle.

Pour certains, le manager est un formateur, quelqu’un qui prend sur lui afin de faire progresser ses équipes, de les former sur les nouvelles pratiques, les nouveaux outils à disposition. Il est celui qui est souvent le plus apprécié en entreprise. Pourquoi ? Parce qu’il y a dans l’imaginaire collectif, l’idée que le manager est le meilleur de l’équipe. C’est une théorie qui se vaut mais qui peut être un peu légère sur le long terme. Et quel meilleur exemple que celui de Sheldon Cooper dans Big Bang Theory ? Un cerveau brillant, mais malheureusement une personnalité bien incapable de prendre le temps d’expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit.

Pour d’autres, le manager, c’est tout simplement celui qui est capable de faire preuve du plus d’autorité possible. Quelqu’un qu’on a envie de respecter. Pas forcément quelqu’un qu’on craint, mais plutôt quelqu’un qui sait imposer ses idées et montrer la voie. Cette personne est donc la plus à même pour régler des conflits, arbitrer sur des choix compliqués et faire en sorte que ceux-ci soient respectés. Ce type de management peut être décidé notamment lors de moments de transition en entreprise, et a tendance à moins bien fonctionner sur le long terme car les équipes ont parfois besoin de plus d’empathie.

L’autre type de manager que l’on souhaitait évoquer aujourd’hui, c’est l’empathe. Celui qui est capable d’être une oreille attentive pour ses collaborateurs, mais en même temps de prendre les décisions qui s’imposent pour le bien collectif. Car s’il y a une chose qui est certaine, manager c’est réfléchir pour le bien commun, et non pas simplement à travers le prisme d’une seule individualité.

Un métier pour tout le monde ?

Avec tout cela, on a oublié finalement de répondre à la plus évidente des questions. Est-ce que tout le monde peut manager ? Oui, mais est-ce que tout le monde devrait le faire ? La réponse est bien évidemment non.

Les raisons sont nombreuses et variées.

La fonction implique d'avoir davantage de responsabilités, et être capable de gérer à la fois son travail et celui de son équipe. Il faut pour cela savoir faire preuve d’organisation, de diplomatie parfois et surtout être capable d’altruisme. C’est l’équipe au complet qui compte sur vous !

Comme le dit l’oncle de Spiderman : « de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités ». Et si vous souhaitez apprendre à repérer les mauvais managers, surveillez les discours, surveillez comment ils interprètent l’échec, comment ils font face à des départs dans leurs équipes. Le diable est dans les détails.

En conclusion, nous pourrions vous dire que manager n’est pas un métier simple et qu’il faut faire attention à avoir les moyens de ses ambitions. Ne pas manager ne veut pas dire que vous avez échoué dans votre carrière, seulement que vous avez choisi une voie différente, qui peut s’avérer meilleure pour vous. Il n’y a pas de vérité absolue quand il s’agit de construire sa carrière professionnelle.

Vous en voulez + ?

Consultez l’article de Welcome to the Jungle qui explique le top 10 des conseils pour être un bon manager d’équipe.

Et pour compléter votre lecture, nous vous invitons à lire notre article sur la gestion de la pression en entreprise pour une journée plus zen et sereine.

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